mercredi 14 septembre 2016

Ma vision du sport gratuit...

Tout le monde sait bien que jouer au tennis ça ne prend qu'une vieille raquette, une balle et un mur d'école!

Alors voilà, maintenant tout est dit! Si t'as encore moins de revenu, tu peux toujours faire de la course à pied puisque ça ne prend que des souliers. On peut aussi pousser d'un cran en disant que la course minimaliste (pieds nus!) ne requiert pas d'équipement. Il est encore plus économique de nager dans un lac au milieu de la nuit, sans maillot de bain!

Un an de tennis représente environ 20 000 Francs suisses pour mon garçon en incluant les entraînements privés et les frais de terrain. C'est un gros investissement pour qu'il réalise son rêve!*

Avouez qu'on n'est pas dans la même famille! Mais bon, ce texte ne se veut pas un regard sur les extrêmes différences financières qui dictent habituellement le recours aux moyens en place, mais plutôt une réflexion sur les choix que nous faisons comme société en matière de diffusion de l'information. Oups... ou comme dirait un ami: "ça s'annonce champ gauche en crisse ton affaire!"

Dans un dossier La Presse+ , on pouvait lire que les options gratuites pour se mettre en forme à Montréal sont nombreuses. En lisant cet article, j'étais mitigé comme Kinésiologue. D'un côté, je me réjouis toujours d'être témoin d'options à bas prix (ou même gratuites!) offertes à tous, puis de l'autre, je me demande si la recherche de la gratuité n'a pas plus d'effets pervers que bénéfiques pour la personne qui a besoin d'aide. J'écris BESOIN au sens où tu cherches vraiment quelqu'un qui va te garder motivé, un réseau qui te permettra de réaliser autre chose qu'une série d'exercices qui te font sentir comme un p'tit singe bien élevé en salle d'entraînement, ou pire un petit hamster pris sur un appareil elliptique qui ronge son frein en attendant de recevoir son fromage...

Bref, j'adore l'idée que chacun a une passion différente qu'il souhaite partager avec les autres à temps partiel, comme passe-temps ou comme générateur d'interaction sociale (ex: votre collègue de travail est un coureur et prend l'initiative de créer un club de jogging sur l'heure du midi les mercredis et vendredis!) Pour un autre, c'est le vélo... et soudainement on se surprend à voir un avocat qui enseigne 2 cours de spinning par semaine dans un centre de mise en forme après avoir suivi une formation minimale. Le tout combiné à une expérience de cycliste et quelques aptitudes en communication, cet instructeur a tous les outils pour motiver un groupe au même titre qu'un bachelier en activité physique!

Pour moi, c'est le scénario idéal. Que des passionnés, qui partagent leur passion et qui réfèrent à des spécialistes lorsque Ginette vient leur demander pourquoi elle a mal au genou gauche quand elle se lève debout au milieu du cours de spinning! Ahhhh voilà le problème. Quand ça va bien, ça va bien! Puis quand ça dépasse notre champ d'expertise, on réfère. Le problème appartient-il à M. "I know it all" qui se retrouve dans une position d'autorité ou à Ginette qui pense que son prof de spinning est un orthopédiste du genou? Okay, j'arrête Ginette, mais réfléchis à ça la prochaine fois que tu demandes des conseils en nutrition à ta prof de yoga à la fin du cours. Pendant que tu magasines les cours à 5$, la yogi parcoure la ville en BIXI et en métro afin d'essayer de gagner sa vie convenablement, précisément en raison de la gang de "moins bons" qui enseignent à rabais. Attention ici de ne pas généraliser mes propos, puisque j'ai été témoin à multiples reprises d'EXCELLENTS COURS, certains gratuits, offerts par de très bons profs.

Ce qui est dommage, c'est le manque de reconnaissance du public à l'égard de ceux qui choisissent d'essayer d'en vivre, habituellement les plus passionnés, ou alors ceux qui sont le moins à leur place mais qui s'acharnent. Offrir un service et exiger un tarif raisonnable, ça apparait dans tous les codes déontologiques des professions. Altérer ces tarifs à la baisse, peu importe la raison, constitue d'une façon ou d'une autre une atteinte à l'offre globale et au positionnement des vrais professionnels sur le marché.

Mais bon, peut-on parler de vrais professionnels lorsque leur association n'est pas encore reconnue légalement comme un ordre professionnel? En tant que kinésiologue, j'aimerais dire que oui, mais pour le moment regroupé au Québec sous l'AKQ (il faut prononcer d'un seul trait pour apprécier pleinement!), ni mon gouvernement, ni mes assureurs, ni même mon correcteur automatique ne reconnaissent que j'existe...


*Imagine toi donc que je reviens d'un voyage en Suisse et que j'ai VRAIMENT entendu ça. #PasInventéÇaPourDonnerDuPoidsÀMonArgument

1 commentaire:

  1. Très bon article Vincent, je suis 100% d'accord avec toi et je suis de ceux qui croient que vos services et que les abonnements aux centres comme le tiens devraient être déductibles d'impôt, afin que vous soyez reconnus à votre juste valeur. Ton billet ou ton blogue devrait se retrouver sur les bureaux de nos dirigeants en appuis au projet de Pierre Lavoie, car toujours selon moi ça coûte moins cher et cela rapporte plus à la société d'y aller d'actions positives que d'actions correctives. Je suis point lobbyiste mais ce blogue doit aller plus loin. On s'en jase et on se parle de ma position sur les Kinesiologues autour d'une bonne assiette de ragoût au jour de l'an ou avant je l'espère.

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